Le mot du président

Mot du président

FDAAPPMA 08

Alors que l’eau devient un enjeu majeur et récurrent dans bien des territoires métropolitains, que la ressource est malmenée, que les scientifiques s’accordent sur un avenir où la sécheresse deviendra la norme, les pêcheurs appellent de leurs vœux à un large débat démocratique autour de ce bien commun, dont l’importance n’est pas encore bien mesurée et qui suscite de nombreuses tensions.

Les événements exceptionnels se multiplient, sécheresses, inondations…mais ils sont accompagnés de conséquences écologiques graves, critiques pour les peuplements piscicoles.

La qualité de l’eau est également affectée par des pollutions, qu’elles soient industrielles, agricoles, accidentelles, diffuses, ponctuelles ou historiques.

Nos cours d’eau français sont encore obstrués par plus de 100 000 ouvrages. Ces ruptures de la continuité écologique sont néfastes voire incompatibles avec le fonctionnement naturel des rivières.

Une espèce piscicole sur cinq est menacée d’extinction et tous les migrateurs à des degrés variables (saumon, anguilles…).

« Un jour peut-être, il faudra beaucoup d’imagination pour voir des poissons migrateurs dans nos rivières ».

Les activités humaines et les changements globaux créent un cocktail dont les plus grands experts s’accordent à dire que les conséquences à courts moyens et longs termes sur la ressource en eau sont préoccupantes et doivent faire l’objet d’actions prioritaires dans les choix politiques d’aujourd’hui.

« la politique de l’eau a besoin de politisation ».

La pêche en eau douce est un loisir qui permet d’aller au-delà de la simple intégration par l’accessibilité physique dans le sens ou elle cherche prioritairement à s’adapter à l’ensemble des citoyens. En s’adressant à tout le public valide ou en situation de handicap. Cette activité offre avant tout la qualité de l’expérience vécue, procurant du bien-être et de la sérénité. L’implication du monde associatif de la pêche dans le soutien à long terme de démarches inclusives répond à une véritable volonté de solidarité. La démocratisation de l’accès au loisir pêche passe par des propositions de programme et d’actions d’animations, de sensibilisation, de découverte et d’initiation à la pêche qui manquent cruellement à notre département tout comme l’organisation de manifestations halieutiques.

Sans les pêcheurs, les actions d’intérêt général menées pour la protection et la restauration de la biodiversité aquatique auraient un coût bien plus élevé pour la collectivité.

Les pêcheurs sont des femmes et des hommes passionnés, attachés à transmettre leur passion autant qu’à protéger l’environnement aquatique. Présents sur les bords des rivières, ces sentinelles des cours d’eau et protecteurs de l’environnement sont souvent les premiers à remarquer le disfonctionnement du cours d’eau (pollution, présence d’espèces invasives, braconnage…). Une mission, un engagement, des actes pour l’intérêt de tous pour protéger un bien commun.

Le président,

Michel ADAM